Bienvenue dans le Macky de la sobriété où on adore jouer au jeu du coffre, qui consiste, pour certains de nos policiers, à placer des prévenus comme Ibrahima Samb dans le coffre de leur véhicule. Ou plutôt des cadavres qu’on a cherché à dissimuler. De Mbacké à Dakar, cette nouvelle affaire de bavure défraie la chronique et jette encore le discrédit sur un corps, la police, qui peine à redorer son blason, à se réconcilier avec les populations. Alors que Youssou de Ngaparou vient de poser l’acte 3 de la Transhumance, cette nouvelle patate chaude entre les mains d’une « peau lice » s’avère aussi spectaculaire que le feu d’artifice qui a ravagé, vendredi, les restes de Sanda-Go. Au point d’éclipser un non-évènement: la Déclaration de Pollution Généralisée devant le parlement, ce lundi. Vous allez comprendre.

Ibrahima Samb, c’est le nom de l’apprenti-chauffeur tué à Mbacké. Mais la victime n’a pas voulu rester longtemps dans la malle du véhicule de la police dans lequel quelqu’un a voulu dissimuler son corps, après son meurtre dans la nuit du vendredi 19 au samedi 20 octobre 2013, dans les locaux du commissariat de Mbacké. L’autopsie de révéler que Samb a eu plusieurs fractures au cou et dans les membres inférieurs, après le jeu brutal auquel les flics l’avaient convié. Inutile de parler de bavure. C’est le jeu du coffre qui a mal tourné et puis c’est tout.

Almami Touré, Mahécor Ndong et Ousmane Ndao font partie des quatre policiers arrêtés à Mbacké après ce meurtre qui met la police dans de beaux draps. Bravo ! La police arrête ses policiers… Les «suspects» quant à eux, ont été acheminés sur Dakar, pour interrogatoire. Sauf que toutes les attentions restent cristallisées sur Thiendella Ndiaye, le quatrième prévenu, un policier dont le nom reste collé à l’affaire du meurtre de l’étudiant Balla Gaye, tué en 2001 sur le campus de Dakar. Pas de récidive, s’il vous plaît. Et dites-nous que vous n’y êtes pour rien, Thiendella !

« C’est mon laveur de véhicule qui m’a informé,  le lendemain, de la présence dans la malle-arrière de ma voiture, d’un cadavre, au moment où il s’apprêtait à la dépoussiérer. Aussitôt après cette découverte macabre, je m’en suis ouvert à mes supérieurs hiérarchiques et elles-mêmes savent où se situent les responsabilités dans cette affaire, donc je n’ai rien à me reprocher». C’est en tout cas la ligne de défense du policier Almamy Touré, dans l’Observateur. Almamy n’aurait rien à se reprocher. Donc, circulez, rien à voir !

Rassurez-vous, l’enquête ira jusqu’au bout, on peut faire confiance à Anna. Cette affaire en tout cas rappelle une autre enquête, confiée à la (même) police, relativement à l’affaire de la drogue qui a éclaboussé, il y a peu, la plus haute hiérarchie policière. Les conclusions de cette enquête, comme l’on pouvait s’y attendre, étaient favorables à la police. Donc il ne devrait pas y avoir de miracle, étant donné que certains policiers se croient au-dessus des lois, abusent de leur pouvoir et violent, sciemment, les droits de l’homme. Anna «c’est pas mou» a en tout cas du pain sur la planche, elle qui est chargée de déceler les « Faye » d’un corps de sécurité très mal en point.

Rien de plus réjouissant que d’assister en « live and direct » à un feu d’artifice aussi spectaculaire que celui de vendredi soir à Sanda-Go. Un très beau spectacle pour les photographes qui ont immortalisé l’évènement, les temps forts d’un drame inédit. Surtout lorsque les soldats du feu avouent leur impuissance devant un drame qui n’est pas le premier du genre, après le marché central de Thiès. Oui, nos marchés sont tellement bien équipés qu’on y trouve facilement des bouches d’incendie pour pouvoir intervenir, en cas de catastrophe. Vivement le prochain feu d'artifice. A Sanda-Go, c'est la Saint-Sylvestre avant l'heure.

En tout cas le Colonel Senghane Diagne, chef de la Division information et relations publiques de la Brigade des sapeurs-pompiers, n’a pas du tout apprécié cela et il l’a fait savoir à nos confrères du PoPulaire. Ainsi, il réclame, au nom de tous les établissements publics du pays, qu’ils soient dotés le plus rapidement possible, de «bouches» d’incendie. Message adressé à ceux qui ont des oreilles...

Sanda-Go a donc bien été incendié et les auteurs sont à chercher et du côté des politiques et du côté des commerçants aussi. Une personne non avertie peut toutefois penser que les commerçants, furieux après les opérations de déguerpissement, suivies de la fermeture du marché, ont mis leur menace à exécution. Or, ces derniers n’ont manifestement aucun intérêt à mettre le feu à leur lieu de travail. Mais on ne sait jamais car ici, tout le monde est suspect ici. La question est donc : à qui profite le crime ?

Il tient beaucoup à son image et n’aimerait pas être rétrogradé, surtout quand il s’agit d’une publication sur le web. Le CEMGA, dans un communiqué de la DIRPA parvenu à des rédactions, dont Seneweb, met en garde les sites web qui « persistent à utiliser la photo du Général de corps d’armée, Mamadou Sow, Chef d’Etat-major général des Armées dans ses attributs de colonel de l’Armée ».  Ah bon ! Et ceux qui seraient tentés de faire dans la provocation, que risquent-ils en diffusant cette photo dont le CEMGA ne veut plus?

Dans le même texte, la Direction de l’information et des relations publiques avec les armées (Dirpa) considère une telle pratique, telle « une atteinte grave à l’image de l’autorité et des Armées, peut-être à des fins inavouées ». Waaou ! Mon, mon Général, nul besoin de dramatiser. Cemga, Général ou colonel, il s’agit bien de Mamadou Sow sur la photo, peu importe le rang. Héy, C’est comme si Macky sobriété s’insurgeait contre la diffusion de ses photos d’ancien Premier ministre ou de Président de l’Assemblée nationale ou encore de directeur de Petrosen. Ou encore d’étudiant de l’Ucad. Evidemment, cela n’aurait aucun sens et la Dirpa aurait pu faire l’économie d’un tel texte. Surtout quand il s’agit d’un texte envoyé plus d’une fois, ça devient gênant.

Youssou de Ngaparou a donc quitté le navire rewmiste pour rejoindre son ex-camarade de parti, Nafi la notaire aux côtés de Macky sobriété. Les clauses du deal ? Un statut d’ancien président de l’Assemblée nationale, entre autres, selon certaines informations. Nafi en tout cas a eu droit à la présidence du CA du Fonsis et devra gérer beaucoup de milliards de nos francs. Alors que Youssou, lui, semble s’être auto bâillonné pour toujours, sur ce qu’il sait de l’affaire des sept (7) milliards de Taïwan dans laquelle Macky sobriété est mis en cause par l’ancien patron de Youssou, le nain de Thiès. En attendant de découvrir la prime à la transhumance à laquelle You a eu droit.

Mimi Tchatcher à l’épreuve. Demain, c’est à son tour de mimer son prédécesseur, Abdoul, le banquier viré de la tête du Gouvernement. Mimi va donc répéter à peu près ce que Jules Ndéné, Soumaré et Mbaye ont dit devant le même Parlement, devant les mêmes députés et devant le même peuple qui écoutera et commentera cette déclaration de pollution généralisée, qui ne sera en rien, différente de ce que le parlement a connu jusqu’ici. En somme, un non-évènement qui ne vaut pas la peine de s’attarder devant le petit écran.

Bonne semaine à tous !